top of page

SAISON 20/21 

​La sélection finale

  • AVILIR LES TÉNÈBRES de Jean d’AMÉRIQUE [Haïti] 2017 

Une femme, Yvana, soleil et poussière, invoque sa famille, les hommes, sa mère, et la mort… Personnage allégorique et évanescent, elle revêt différents aspects : à partir de ses états successifs, son chant s’ouvre, se ferme, s’amplifie, se rétracte, se fait joyeux ou funèbre. Poussière, elle se raconte avec fierté, tel un être lumineux. Sa vie est pourtant faite de lignes fixes, de dogmes, d’horizons sexistes, d’interdits et de ténèbres. Les yeux fermés sur son père violeur tandis qu’elle en est un témoin charnel, elle se condamne au silence pour donner voix à l’illusion d’une sagesse. Elle chérit sa mère chrétienne, lui obéit sans veiller à sa vie bafouée dans les principes qu’elle lui inculque. Soleil, elle s’approprie de la même histoire avec un œil différent, la porte avec une colère lucide, utile, une révolte efficace. Elle brise la morale, dribble la société machiste, élève haut sa chanson délinquante. Ces deux voix du même corps se retrouvent face à La Mort qui leur expose sa théorie de la poussière et qui refuse d’emporter le soleil…

  • CATHÉDRALE DES COCHONS de Jean d’AMÉRIQUE [Haïti] 2018 (Edité chez Théâtrales 2020) 

Un poète est enfermé dans une cellule depuis six mois, par le régime autoritaire de son pays. Dehors la révolte gronde. Depuis la prison où il subit la torture, il s’adresse à son amoureux, dans un cri continu de rage et de colère où transparaît une sombre cartographie de sa ville, hachée par la symphonie des fusils et une épouvantable moisson de cadavres… Un long poème dramatique où la puissance de la parole se dresse contre violence et répression : « je fais travailler ma voix / comme on fait travailler les gâchettes dans cette contrée ».​

  • CÉSARIENNES SOUS NOS TROPIQUES de Arsène ABLO [Côte d’Ivoire] 2020

Les enfants du continent africain utilisent toute la symbolique de la traite négrière transatlantique, et blessent toute la mémoire de leurs ancêtres, enchainés et emmenés de force vers l’occident, en s’enchaînant eux-mêmes et en payant leurs passages dans des conditions de morts vivants. Depuis les côtes libyennes, Fall, Kéita, Ebong, Miss Clara savent qu’ils ne sauraient avoir la bénédiction de leurs parents, ni d’un accueil clément de la méditerranée pour leur virée et malgré les appels de Mama Africa et de Baba Gogoly, ces « MMT » Migants Morts dans la Traversée viennent se briser sur les lames froides des côtes européennes.

  • CINQUANTIÈME ÉTAGE (Monologue d’outre-tombe) de Joseph NELIO [Haïti] 2020

Rose s’est retrouvée un soir dans les bras d’un inconnu au milieu de la piste sombre d’une discothèque. Sur une musique sirupeuse, ces deux êtres, en mal d’amour, se sont embrassés spontanément, puis passionnément. Pour confier son bonheur, l’heureux inconnu a gravé sa voix dans un message. Le mari de la jeune femme a découvert la voix qui l’a transformé en monstre. Il l’a invitée dans une chambre au cinquantième étage d’un hôtel qui regardait la ville de haut et l’a balancée dans le vide. Rose est aujourd’hui une âme errante à la recherche désespérément d’un corps. Ce texte est le récit d’une voix qui  émerge dans la profondeur de sa tombe.

  • COCOAÏANS de GAUZ [Côte d’Ivoire] 2021

Une fillette, Gnianh, et son père, Bob, jouent à un jeu vidéo de foot. Après la partie, Gnianh, mauvaise perdante, entame une vive discussion avec son père sur les notions de jeu collectif ou individuel, et surtout d’équité. Une discussion qui de fil en aiguille débouche sur le fait que la Côte d’Ivoire, premier producteur de cacao, ne sait toujours pas fabriquer du chocolat. S’ensuit un saut dans le temps en 1908 qui déroule sous nos yeux la tentative de résistance des chefs traditionnels ivoiriens à la culture forcée du cacao. Résistance brisée par l’armée coloniale française. Vient ensuite en 1944, les velléités d’indépendance des grands planteurs ivoiriens de cacao remontés contre les injustices raciales au sein de la colonie, velléités brisées elles aussi. Arrive ensuite 1985, et l’effort infructueux du vieux chef d’État ivoirien d’imposer aux multinationales occidentales un juste prix d’achat du cacao. S'ouvre 2010, avec ses spéculations, déstabilisations, et coups d’états financés par les multinationales. Et enfin en 2031, Gnianh, adulte, organise un cartel de producteurs et transformateurs de cacao en poudre de chocolat, cartel qui aura aussi pour vocation de financer des artistes, des syndicats, et des coups d’État en Occident.

  • COMME UNE LANCE de René BIZAC [Belgique] 2020

Deux personnages en scène : « Lui » et « Elle ». « Lui » a perdu sa mère de 92 ans. Il tient une enveloppe dans sa main. A l’intérieur, une lettre que sa mère lui a écrite. Il ne l’a pas ouverte… « Lui » s’interroge… Que contient la lettre ? La recette familiale des truffes en chocolat ? Des conseils diététiques ? L’identité de celui (celle) qui a pris cette photo à la mer, lors de l’été 1963 ? Et puis il y a le mystère de cette nuit que sa mère a passée à l’hôtel Métropole, pour ses 50 ans... Elle avait pris une chambre double lit king size. Pourquoi ? Et avec qui? Autant de questions sans réponse aujourd’hui. Alors « Lui » évoque des souvenirs, des bribes de conversations, des jeux, des chansons… « Elle » se prête au jeu, et joue la mère, dans une sorte de dialogue « post-mortem »… C’est alors que « l’incroyable » se produit… Dans une sorte de mise en abyme, le texte dévoile un improbable dialogue, sur le fil de la pudeur et de l’humour. Les maladresses de l’amour, les incompréhensions, les ressentis informulables se révèlent, les autres « possibles » s’inventent. Une enquête poétique, teintée d’humour, sur le passé, la transmission, et la traversée du présent de la perte.

  • DIATA de Souleymane BAH [Guinée] 2019

C’est l’histoire d’une fille qui assiste au viol de son père et dont le frère est enlevé. Elle décide de se lancer à la poursuite des criminels. En chemin, elle croise un garçon, adjuvant de sa quête, qui se révélera plus fourbe qu’il ne paraît, parce que rongé par le même désir de vengeance. Le texte pose la question de la limite entre justice et vengeance, du parcours qui fait basculer l’homme au monstre et de la part de lumière et d’ombre qu’il y a en chacun.

  • FLUSH de Marie-Claire MARCOTTE [Canada] Éditions L'Interligne 2020

Il neige. Il vente fort. Corinne cogne à la porte d’une petite maison perdue dans les prairies. Elle cherche une chambre à louer pour elle et son poisson rouge. Serait-il possible de partager un espace aussi étroit avec une petite obsédée des sauterelles mortes, un sage-fou muet et une grand-mère qui n’endure plus la musique? Dans cette comédie aux rebondissements multiples, un quatuor loufoque et attendrissant fait réfléchir au sens profond du mot « famille ». Plusieurs questions s’entremêlent dans la pièce Flush, de Marie-Claire Marcotte, publiée aux Éditions L’Interligne, afin de poser une véritable réflexion sur le sens de la famille et sur ce qui peut en rester après un grand choc.​

  • JACQUES 1ER de Faubert BOLIVAR [Haïti] 2017

L’histoire est celle de Jacques Dessalines, libérateur d’Haïti, qui sera assassiné peu après avoir été reconnu empereur. Sorti du peuple, brut de décoffrage en quelque sorte, il fait tache au milieu de l’establishment de couleur. Jalousie, rivalité, intrigues, mulâtres contre bourgeoisie noire, général Pétion contre général Christophe. Sans compter que Célimène, la fille de Dessalines, est amoureuse d’un officier de Pétion, ce même Pétion auquel, dans le but de neutraliser un rival dangereux, l’empereur a justement promis Célimène. Le reste est histoire. Dessalines, tout héros qu’il soit, finira assassiné.​

  • LA CARGAISON de Souleymane BAH [Guinée] Prix RFI Théâtre 2020

Par la voix des défunts eux-mêmes mais aussi par la voix du corbillard ou celle d’une des balles tueuses, ce texte polyphonique narre la mort de onze jeunes victimes tuées dans une répression policière, en référence aux manifestations sanglantes en octobre 2019 à Conakry.

  • NOTRE RUPTURE de Jérôme RICHER [Suisse] 2020

Prologue
F. – Nous avons tous vécu une rupture amoureuse.
H. – Presque tous.
F. – Comment ça presque tous ?
H. – Y a des gens qui n’ont jamais été amoureux.
F. – Genre jamais jamais ?
H. – Et d’autres qui sont trop jeunes pour avoir été en couple. Et donc avoir été confrontés à une
rupture.
F. – Tu vois des enfants dans la salle ?
H. – Et surtout. Surtout y a des gens qui restent toute leur vie avec la même personne.
F. – Ah ouais ?
H. – Je pourrais te citer au moins un couple.
F. – Tes grands-parents ?
H. – Des amis.
F. – Qui ?
H. – Tu les connais pas. Je les ai rencontrés récemment.
F. – Nous avons presque tous vécu une rupture amoureuse.
H. – C’est ça.
F. – L’histoire la plus banale qui puisse être racontée.
H. – Tout à fait.
F. – Et pourtant ce soir, c’est ce que nous nous apprêtons à faire.
F&H. – NOTRE RUPTURE.

  • PHOTO DE GROUPE AU BORD DU FLEUVE de Valérie GOMA [France] 2020

adaptation du roman éponyme d'Emmanuel Dongala écrite à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon avec le Conseil dramaturgique de Marie Vayssières a été "terminé" en 2020. La création est prévue en novembre 2021. Le projet est soutenu par la DAC Guyane et le Fonds pour la Mémoire de l'Esclavage.


  • PRAIA DO ELDORADO de Dodji DO REGO [Bénin] 2021

Praia do Eldorado est un chant océanique fait de sacs, de ressacs, de récits. Ifé, jeune nageur prodige, dernier d’une généalogie percutée par l’Histoire, traverse l’océan Atlantique, à la nage, pour venir déposer les cendres de sa mère, Isadora, sur sa terre originelle. Pendant son périple lui parviennent les échos de Ouidah, de certaines de ses ancêtres brésilo dahoméennes, augoudas du Bénin: Amélia, Magdaléna, Estrela . Nager pour délivrer du sens.

  • RAVAGES de Danièle LEBLANC [Canada] Editions Lansman 2020 

Tragédie autour de 3 personnages. Un huis clos. Les retour de Corbeau après 25 années de vie dans des régions rongées par des hostilités, des invasions et des révoltes bouleverse l'équilibre de la minuscule communauté. Cet homme brisé cherche le repos. Il ne trouve qu'incompréhension, chagrin, rage et envie dans un paysage rude qui a façonné les êtres à son image, un territoire immense soumis aux éléments souvent déchaînés qui exaltent les esprits.

  • TENDRE POUR PERSONNE de Odile CORNUZ [Suisse] 2020

Tendre pour personne traite du séisme de la venue d’un enfant au milieu d’un couple, explore les ébranlements intimes de grande ampleur et que cet événement provoque – surtout lorsque le couple n’y résiste pas – ainsi que la manière dont le corps des femmes est marqué par cette expérience. Il faut pour donner voix à ce texte a minima une femme et un homme, mais une multiplicité de voix est implicite, des voix qui fusent dans une chambre d’échos où l’amour et les blessures sont infinis.

  • TRANZIT de Gaëlle BIEN-AIMÉE [Haïti] 2020

Une file d’attente devant l’ambassade du Brésil bouge lentement. Lenteur qui s’apparente à l’état d’un pays stagné par la crise économique et l’instabilité politique. Au bout de cette file, les aspirants voyageurs rêvent de liberté pour un pays qu’ils veulent quitter absolument mais qu’ils aiment d’un amour insensé. D’autres ne partiront pas. D’autres regardent partir. D’autres se battront pour rester et y vivre, peut-être… 

  • UN OISEAU À L’AUBE de Jocelyn DANGA [Congo] 2020

Une femme seule face à la société, seule face à la nuit profonde, se parle a elle même. Soumise à une récurrence de cas de violence conjugale, elle cherche, solitaire dans la nuit, une voie de sortie...

  • UNE FILLE EN OR de Sébastien DAVID [Canada] 2020 / 2021, Lémeac éditeur 2021

De mystérieuses métamorphoses s’opèrent dans le quotidien banal de plusieurs personnages : une fille  en or, une fille en terre, une fille en pixels et une fille en double questionnent leurs existences en bouleversement. Librement inspiré des Métamorphoses d’Ovide, Une fille en or entrecroise les récits en puisant sa source non pas dans la mythologie ancienne, mais dans la mythologie contemporaine ; dans ses images, son inconscient collectif, ses zones d’ombre. Au carrefour de l’étrange, du fantastique, du philosophique, et avec un brin d’humour, le spectacle met en scène une seule actrice accompagnée d’un narrateur.

SF 20/21: Articles
bottom of page