Lauréat 24/25

LA DÉCENNIE NOIRE
de Yacine Benyacoub (Algérie)
Alger, 2005. Le gouvernement Algérien commande à un metteur en scène une œuvre faisant l’apologie de la « Charte pour la Paix et la Réconciliation », la loi censée mettre fin à la guerre civile en amnistiant les islamistes armés qui renonçaient à la violence. Pourtant, à une époque où les artistes étaient toujours des cibles non seulement pour les terroristes islamistes, mais également pour les généraux corrompus, le metteur en scène et sa troupe refusent de se soumettre à cette propagande et décident de mettre en scène leur vie sur le plateau, exposant leurs vérités sur les années 90, période marquée par la terreur, l’obscurantisme et la dictature. La pièce est une mise en abîme qui joue sur les rapports entre Lyes, le metteur en scène, sa propre vie et celle qu’il met en scène, entre le passé et le présent, le théâtre et la réalité.
Biographie
Yacine Benyacoub est un metteur en scène, comédien et auteur franco-algérien, né à Bab El Oued à Alger. En 2001, il fait par hasard une rencontre qui changera sa vie, celle du Metteur en scène M. Laïd Kabouche qui lui propose de l’assister à la mise en scène sur Les Bonnes de Jean Genet, jouée au Théâtre National d’Annaba. Durant une dizaine d’années, il joue, écrit et met en scène, se formant sur le terrain au contact des nombreux artistes avec qui il collabore. Il se produit dans la majorité des Théâtres Nationaux d’Algérie et devient pensionnaire du Théâtre National de Guelma. En 2012, comme un Adieu, Yacine adapte, met en scène et joue Les carnets du sous-sol de Dostoïevski, puis quitte l’Algérie. Il s’installe à Paris et fonde La Cie ALTER NATIF. À travers son travail, il explore les thèmes de la survie, celle de l’individu, par-delà les frontières ou les époques. En 2016 il met en scène La Promise de Xavier Durringer. En 2019, sa mise en scène du Journal d’un homme de trop d’Ivan Tourgueniev adapté par Jérôme Godeau, est saluée et nommée aux P’tits Molières. En 2023, il écrit La Décennie noire, sa pièce la plus intime et personnelle, élue texte "lauréat international" du QD2A pour la saison 2024-2025.